Label "Ville à Vélo du Tour de France" 2025 : 189 villes labellisées !

Et si c'était elles... II/IV

Sur la quatrième édition du Tour de France Femmes avec Zwift, les regards et les caméras seront essentiellement braqués vers une poignée de championnes que le destin appelle sur le podium final ou qui l’ont déjà fréquenté. Derrière les VolleringNiewiadomaLopeckyVan der Breggen ou Ferrand-Prévot, de nombreuses coureuses ont déjà commencé à percer en allant chercher des résultats remarqués par les spécialistes comme par les rivales avec qui elles auront à livrer bataille cet été. Elles ne seront pas nécessairement en jaune cette année, mais le site officiel du Tour de France Femmes avec Zwift propose de découvrir quatre femmes en pleine ascension vers les sommets, à des stades divers de leur progression, pourquoi pas capables de briller ponctuellement ou durablement entre la Bretagne et les Alpes. La Française Dilyxine Miermont, la Néerlandaise Puck Pieterse, la Mauricienne Kim Le Court et la Néo-Zélandaise Ally Wollaston ne comptent pas faire de la figuration. 

Puck Pieterse : « Je sors plus forte des classiques »

Puck Pieterse n'a participé qu'à une seule course par étapes jusqu'à présent, et quelle première ! Habituée à briller sur les circuits tout-terrain, la jeune star néerlandaise a découvert le Tour de France Femmes avec Zwift et son accumulation d’efforts en 2024. Même les suiveurs les plus familiers de ses exploits en cyclo-cross et en VTT n'ont pu qu'être impressionnés par ses performances face aux plus grands noms du cyclisme sur route. Le tourbillon « Oranje » de l’équipe Fenix-Deceuninck s’est imposé à Liège (4e étape) et a dominé le classement des meilleures jeunes pour monter sur le podium final avec le maillot blanc sur les épaules. Le tout sans préparation spécifique, puisque Pieterse se concentrait sur l’épreuve de VTT des Jeux Olympiques de Paris. Inspirée par Marianne Vos et guidée par Annemiek van Vleuten, la Néerlandaise a connu un printemps plus chargé sur la route cette année, ce qui lui a permis d’acquérir de l'expérience dans le peloton et de remporter La Flèche Wallonne Femmes devant Demi Vollering. Son été est désormais ponctué d'entraînements en altitude et de reconnaissances de parcours dans les Alpes, pour caresser ses rêves juilletistes. « J'espère remporter le Maillot Jaune à l'avenir », déclare-t-elle après avoir occupé la deuxième place du classement général pendant une large partie de l’édition 2024.

Puck Pieterse (Fenix-Deceuninck)
Née le 13 mai 2002 à Amersfoort (Pays-Bas)

Équipe :

Depuis 2020 : Fenix-Deceuninck

Principaux résultats :

  • 2023 : 2e des Championnats du monde de cyclo-cross
  • 2024 : Championne du monde sur route Espoirs / Championne du monde de VTT cross-country / 3e des championnats du monde de cyclo-cross
  • 2025 : 1ère de La Flèche Wallonne Femmes / 2e de Liège-Bastogne-Liège Femmes / 3e des championnats du monde de cyclo-cross

Ses classements sur le Tour de France Femmes avec Zwift :

2024 : 11e, meilleure jeune, 1ère de la 4e étape

Signe particulier :

Athlète de plein air qui s'illustre sur tous les terrains, Puck Pieterse est également une sensation sur les réseaux sociaux, où elle attire un public divers, intrigué par ses facéties et ses anecdotes sur sa vie de coureuse, notamment lors des reconnaissances boueuses des circuits de cyclo-cross et de VTT. Ses commentaires sont en néerlandais, mais ses éclats de bonne humeur sont universels.

Qu'avez-vous appris sur vous-même lors du Tour de France Femmes avec Zwift 2025 ?
Que je fatigue vraiment après quelques jours de course !

Comment cette fatigue s'est-elle accumulée au fil de la semaine ? Vous avez quand même réussi à remporter une étape et vous étiez 2e au classement général au départ de la dernière étape...
J'ai naturellement eu de bons et de mauvais jours sur le vélo. Lors de l'étape de Liège, j'avais vraiment de très bonnes jambes. Mais évidemment, on le paie les jours suivants. J'ai surtout découvert que les efforts longs et soutenus dans les montées sont assez difficiles si on ne s'entraîne pas pour cela. On est déjà fatigué et ensuite, il faut monter le Glandon et l'Alpe d'Huez... Ce n'est plus facile du tout !

Comment vous préparez-vous pour un défi comme le Tour ?
Cette année, je m'entraîne sur des efforts plus longs à vélo. D'habitude, je fais des efforts plus courts, car en VTT, toutes les montées font au maximum quatre minutes. Et la course ne dure qu'une heure et demie. L'année dernière, je n'ai pas eu le temps de m'entraîner spécifiquement pour les défis du Tour, car je me concentrais sur le VTT aux Jeux Olympiques. Ensuite, il ne restait que deux semaines avant le Tour de France Femmes avec Zwift. Je n'ai donc pas eu beaucoup de temps, j'ai juste vu ce que je pouvais déjà faire avec la base que j'avais.

Comment avez-vous modifié votre préparation pour 2025 ?
L'entraînement de VTT est assez compatible avec les classiques printanières, car les montées ne sont pas très longues non plus. Le Tour est vraiment différent. J'ai commencé la semaine dernière à faire un travail plus spécifique sur les efforts plus longs. Après l’épreuve de VTT de Val di Sole, en Italie (elle y a remporté dimanche sa 2e victoire en Coupe du Monde cette saison), je prends une semaine de repos pour être en forme pour la préparation du Tour, avec trois semaines en altitude combinées à la course de VTT en Andorre (9 - 13 juillet).

« Je ne vais pas essayer de perdre du temps volontairement pour m'échapper »

Vous avez disputé plus de classiques ce printemps que les années précédentes. Comment avez-vous vécu ce calendrier plus intense ?
C'était sympa. Je suis habituée à courir tous les week-ends avec le cyclo-cross. Je n'ai pas eu de mal à me concentrer avant chaque course. C'était beaucoup, bien sûr, mais ça n'a duré que deux mois. J'ai l'impression que ces courses sont aussi un excellent entraînement et que je sors plus forte des classiques. Tu travailles ton endurance, tes sprints, tout. Je suis donc très contente. Et bien sûr, plus tard dans l'année, cela m'aidera pendant le Tour d'avoir participé à ces courses et d'avoir développé mon endurance. En plus, plus tu cours, plus tu te familiarises avec les différentes situations de course et tu peux mieux lire le déroulement d'une course.

Êtes-vous plus forte aujourd'hui ?
Je pense que oui !

Alors quelles sont vos ambitions pour le Tour de France Femmes avec Zwift 2025 ?
Nous n'en avons pas encore vraiment discuté avec l'équipe, donc je ne sais pas exactement quel sera mon rôle. L'année dernière, j'ai prouvé que je pouvais gagner une étape. Je pense que cette année, je me concentrerai également sur les étapes. Mais je ne vais pas essayer de perdre du temps volontairement pour prendre une échappée le lendemain. Je pense que je vais simplement continuer à rouler avec les prétendantes au classement général pour voir où j'arrive. Mais je ne pense pas que le classement général soit déjà un objectif pour cette année. Il s'agit simplement de voir où je finis et de voir sur quoi nous pouvons nous appuyer pour les prochaines années. Nous avons Pauliena Rooijakkers, qui a terminé troisième l'année dernière. Ce serait vraiment génial de pouvoir la suivre plus longtemps dans les étapes de montagne et de l'aider à monter à nouveau sur le podium, voire mieux.

Vous avez également déclaré l'année dernière après le Tour que vous deviez voir grand. De quoi rêvez-vous ?
Nous devons voir cette année ce que le travail sur les longues ascensions donnera en course, puis décider si le classement général est une option. Mais évidemment, après l'année dernière, j'espère remporter le Maillot Jaune à l'avenir.

Comment décririez-vous vos points forts ?
Je pense que pour l'instant, je suis bonne dans les efforts de quatre minutes. Et dans un petit groupe, pas un sprint massif, je peux faire parler ma vitesse si je joue bien mes cartes.

Et vos compétences techniques ? Dans quelle mesure vous aident-elles sur la route ?
Cela permet de rester plus en sécurité, en fait. Le peloton est très agité et les autres peuvent faire beaucoup de mouvements brusques. Sur la route, quand ça tombe devant vous, vous ne pouvez pas forcément l’éviter. Tout n’est pas entre nos mains. Mais quand tu es un peu plus souple sur ton vélo, ça t'aide à sauter par-dessus un petit trottoir ou à te sortir plus facilement de situations délicates. Bien sûr, tout le monde chute, mais c'est bien d’éviter ça autant que possible.

On dit que vous n'abandonnez jamais. Quelle est votre mentalité sur un vélo ?
Je pense qu'il est normal qu'un athlète n'abandonne pas. Cela fait partie du jeu. Et une fois que les gens commencent à souffrir, soit vous craquez, soit vous gagnez. C'est simplement une question de résistance face à la douleur que tout le monde ressent dans les jambes. Quand on a de bonnes jambes et qu'on se sent en forme, c'est facile. On peut pousser plus fort. Mais bien sûr, beaucoup de coureuses sont fortes. Donc, dans une course, surtout sur route, la tactique entre aussi en jeu : il faut peut-être montrer aux autres qu'on se sent mieux qu'on ne l'est réellement, ou le contraire, pour prendre un avantage.

« Ce serait bien d'avoir une carrière qui se rapproche de celle de Marianne Vos »

Vous travaillez avec Annemiek van Vleuten, qui était également connue pour sa force mentale et ses talents en montagne…
Je suis actuellement avec l'équipe du Tour à La Plagne pour effectuer quelques reconnaissances en vue du Tour et elle est également venue ici hier, ce qui nous permet de discuter de la tactique à adopter pour le Tour.

Avez-vous déjà gravi le col de la Madeleine ?
Oui, hier. Le versant que nous empruntons lors du Tour est très raide, surtout au début. Après 8 kilomètres, la route était fermée. Je pense qu'il y a encore des travaux. Mais les 8 premiers kilomètres étaient interminables et très raides. Ensuite, nous avons dû redescendre et nous avons emprunté le versant habituel de la Madeleine. C'était beaucoup plus facile. Donc, sur le Tour, cette montée va vraiment se faire sentir dans les jambes. Il n'y a aucun moyen de récupérer dans cette ascension. Et puis, en restant dans les roues, on ne gagne pas beaucoup d'avantage car c'est tellement raide que la pénétration dans l’air est moins importante.

Vous décrivez Marianne Vos comme une grande source d'inspiration. Que pensez-vous de tout ce qu'elle a accompli sur le Tour de France Femmes avec Zwift ?
Oui, elle a été et reste une grande source d'inspiration pour moi, bien sûr. Quand on voit tout ce qu'elle a déjà gagné, mais aussi tout ce qu'elle continue de gagner et sa présence dans les moments importants, par exemple au Tour de France Femmes avec Zwift, où elle a pu porter le maillot jaune... Ce sont ces moments-là qui comptent. Le simple fait de le porter est déjà quelque chose d'énorme. C'est fou et ça montre à quel point elle est résistante, surtout après avoir subi plusieurs blessures. Je ne sais pas comment elle fait, mais ce serait bien d'avoir une carrière qui se rapproche un peu de la sienne.

Vous allez donc encore courir dans 15 ans, pour imiter sa longévité ?
Je n'en ai aucune idée (rires). Elle est devenue championne du monde quand je venais à peine de naître. Ça donne une idée de la durée de sa carrière.