Commune du Morbihan (56)
Population : 2 800 hab.
Personnalités : Cadoudal, seigneurs de Callac, capitaine Pierre Marienne (résistant), Émile Bouetard (premier mort du Débarquement), Frédéric Sammaritano (football), Colline Hill (chanteuse folk).
Spécialité : andouille de Guémené, cidre, galette à la pomme de terre.
Sport : GP de Plumelec, Tour de France, championnats de France, championnats d’Europe (cyclisme)
Économie : agroalimentaire
Devise : vive valeque (vis et vaux)
Site web : www.plumelec.org
LE PREMIER MORT DU DÉBARQUEMENT
Le 6 juin 1944 à 0h45, quelques heures avant le débarquement des alliés sur les côtes normandes, deux groupes de parachutistes du colonel Bourgoin sont largués dans les landes de Lanvaux. Ils sont les premiers du corps expéditionnaire allié, mais ils ne tombent pas à l’endroit prévu. Le groupe du lieutenant Marienn atterrit à 800 m du poste d'observation allemand installé dans le moulin de La Grée à Plumelec, et est rapidement repéré. Trois "radios" sont faits prisonniers et le caporal Émile Bouétard, Breton de 29 ans, originaire de Pleudihen dans les Côtes d'Armor, est tué par l'ennemi. Il est le premier mortdu débarquement allié. Pendant deux mois, du 6 juin au 6 août, date de la libération du secteur de la commune, Plumelec vit un véritable martyre. Après le combat de Saint-Marcel, de nombreux parachutistes et des FFI se replient dans les fermes. La répression allemande est sanglante.
Le 12 juillet 1944, à la suite d'une trahison, Pierre Marienne est massacré au village de Kérihuel avec sept de ses compagnons, huit FFI et trois cultivateurs par une troupe allemande. Tous les ans au mois de juillet, une cérémonie a lieu à Kérihuel en hommage aux victimes de ce massacre.
PLUMELEC ET LE CYCLISME
Fief du cyclisme breton grâce au Grand Prix de Plumelec-Morbihan organisé sous diverses appellations depuis 1974, Plumelec fut également le théâtre d’une grande première puisqu’il décerna en 2016 le premier titre de champion d’Europe élites sur route.
Cette année-là, Anna van der Breggen manqua de peu le doublé, puisqu’elle s’imposa sur la course en ligne avant de subir sur le contre-la-montre la loi de sa compatriote Ellen van Dijk, qui allait s’adjuger quatre titres consécutifs dans la discipline. Niewiadoma avait elle aussi brillé puisque la lauréate du Tour de 2024 s’était vu adjuger le titre espoirs en terminant deuxième de l’épreuve en ligne derrière Van der Breggen.
Chez les messieurs, c’est Peter Sagan qui s’était offert ce premier titre européen ouvert aux professionnels aux dépens de Julian Alaphilippe, l’arrivée étant jugée comme de juste au sommet de la côte de Cadoudal. À noter que chez les juniors, deux Français, Nicolas Malle et Émilien Jeannière avaient battu un jeune Slovène du nom de Tadej Pogacar.
Plumelec a accueilli le Tour messieurs à cinq reprises, deux fois pour des contre-la-montre par équipes (1982 et 2015), mais aussi pour le prologue en 1985. La ville du Morbihan avait alors porté chance au cyclisme français et breton puisque Bernard Hinault, vainqueur de ce prologue, avait par la suite enlevé la dernière victoire d’un Français dans la Grande Boucle. En 2009, la victoire en haut de la redoutable côte de Cadoudal était revenue à Alejandro Valverde.
Plumelec a également organisé les championnats de France sur route, une fois pour les femmes en 2003, pour une victoire de Sonia Huguet et trois fois pour les messieurs avec les victoires de Bernard Thévenet (1973), de Roland Berland (1979) et Didier Rous (2003).
Créé en 1974 pour les messieurs, le Grand Prix de Plumelec-Morbihan s’est ouvert aux femmes en 2011 : la dernière à s’y être imposée était Silvia Persico en 2024.
À VOIR
Église du Sacré-Cœur
Construction : XIXe siècle.
Style : néo-gothique.
Histoire : la paroisse de Plumelec est ancienne et comptait de nombreux édifices religieux, dont le célèbre prieuré féminin de Locmaria. Son église, antérieure au XVe siècle, a été endommagée pendant la Révolution et a dû être reconstruite en stylé néo-gothique en 1889. Le clocher de 40 m de haut fut achevé en 1902.
Signe particulier : abrite une statue de bois polychrome de Notre-Dame des Grâces classée.
Église Saint-Maurice
Construction : XVIe siècle.
Caractéristiques : située dans le hameau de Saint-aubin à la sortie de Plumelec, elle est remarquable par son chœur gothique qui date de 1513. Les sablières de l’église comptent parmi les plus belles du Morbihan, par l'abondance et la qualité des sculptures.
Classement : inscrite Monument historique en 1925.
Château de Callac
Construction : XIVe au XVIIe siècles.
Style : Renaissance.
Caractéristiques : au XIIe, les Callac construisent un manoir, incendié pendant la guerre de succession de Bretagne en 1350. Il est agrandi dans la seconde moitié du XVe siècle et remanié au XVIIe pour lui donner son aspect actuel. Lors d’une succession en 1797, le château est séparé entre deux sœurs, dont les descendants laissent les bâtiments à l’abandon en 1947. Pendant la Révolution, le château fut un lieu de réunion de chefs chouans. Georges Cadoudal, entre autres, rencontra ses lieutenants dans ce refuge. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Callac servit de point de ralliement aux parachutistes de la France Libre envoyés en mission.
Classement : classé Monument historique en 1971.
Manoir de Cadoudal
Construction : 1699.
Histoire et caractéristiques : bâtis au XVe et XVIe siècles, le corps de logis et la chapelle sont détruits au XIXe siècle par un incendie. Il n'en subsiste que les communs édifiés en 1699, un portail et un puits. Il est parfois avancé, de manière erronée, que le général chouan Georges Cadoudal serait né au manoir au XVIIIe siècle.
Classement : inscrit Monument historique en 1935.
Musée d'art contemporain de l'espace la Peupleraie
Ce musée de plein air original met en avant plusieurs sculptures contemporaines réalisées par des artistes français et étrangers : Robert Fachard, Momcilo Milovanovic, Klaus Shultze...
À MANGER
Saucisse de Plumelec
Plumelec a la caractéristique assez rare pour une commune de sa taille (moins de 3 000 hab.) de disposer de trois boucheries ! Et les trois sont réputées dans toute la région pour la qualité de leurs produits récompensés à de nombreuses reprises au plan régional et nationale. D’où la réputation de la « saucisse de Plumelec », dont on ne sait s’il s’agit de la saucisse sèche de Sébastien Thomas ou des succulentes saucisses de la boucherie Le Pavec, qui se livrent une concurrence saine et profitable de chaque côté de l’église, ou encore de la charcuterie tout aussi exquise proposée par Martial Dubot, le troisième boucher de la commune.